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Iles Féroé
En pays viking
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En ce début d'étape, le vent est modéré et portant, mais deux trains de vagues se croisant, le roulis rend la vie à bord inconfortable. Puis la mer se calme. Le vent est variable en direction mais reste favorable et modéré. Le temps se couvre. Nous passons entre deux plate-formes pétrolières, non indiquées sur notre vielle carte. La visibilité est souvent médiocre et des bancs de brume nous font allumer notre radar. Nous devons ainsi contourner un point qui ne semblait pas évoluer, le laissant à environ un mille. Peut-être était-ce une autre plate-forme.
Des dauphins viennent parfois égayer cette atmosphère un peu triste. Nous sommes toutefois plutôt satisfaits des conditions rencontrées: le vent modéré nous accompagne durant toute l'étape.
Double ration de tafia pour Gaëlle qui la première a aperçu la terre!
Quelques trouées dans les nuages nous laissent observer des îles montagneuses.
Nous nous amarrons enfin dans le port de Torshavn, la capitale des îles Féroé,
après une traversée de 190 milles en 43 heures (record de Gaëlle battu!)
Nous sommes au-delà du 62ème parallèle.
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Torshavn et ses toits couverts d'herbe.
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Les ferries et grands chalutiers y côtoient les barques traditionnelles en bois,
de construction à clins, à la proue et la poupe fièrement relevées:
encore un héritage des Vikings.
Nous passons quatre jours à Torshavn, dont la vie est un peu chamboulée par l'arrivée de la reine du Danemark sur son bateau royal! Les Féroïens en costume traditionnel l'accueillent. Ils sont parfois mi-figue mi-raisin, car environ la moitié des habitants préféreraient être indépendants (« Nous n'avons pas besoin d'une reine, mais d'un président! ») D'autres pensent que les monarchies scandinaves permettent de garder un lien symbolique entre peuples cousins. La famille royale déambule dans la ville, en voiture ou à pied, et passe parfois à quelques mètres de nous. La reine est grande et distinguée, son mari français débonnaire, le fils est souriant et charmeur. C'est la belle-fille, l'élégante princesse australienne Mary, qui est la plus convoitée par les photographes, y compris par Bruno!
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Les jeunes Féroïens saluent l'arrivée du bateau royal.
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La belle princesse Mary.
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Fiers de leurs traditions!
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La reine du Danemark et son mari français.
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Arielle récupère l'amarre d'une grande goélette au gréement traditionnel.
Dès lors, son capitaine Birgir et son équipage nous prend en sympathie.
Un jour, nous sommes conviés à bord pour une croisière vers des colonies d'oiseaux.
Bruno préfère ce jour-là visiter un site archéologique datant du Moyen Age (voir la page
Vikings),
tandis que Gaëlle et Arielle partent sur le vieux gréement vers des falaises où nichent
de nombreux pétrels. Dans une grotte, deux Danoises leur offrent un petit concert improvisé.
La croisière sur le gréement traditionnel de Birgir.
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Un autre jour, on nous apporte gracieusement quatre moules. Chacune d'elle a le volume d'un demi-steak! Le jour suivant, nous sommes gentiment mais fermement invités à suivre Birgir, qui nous installe un peu plus tard autour d'une table: nous devons aider les cuisiniers locaux à préparer un buffet pour l'essaim de journalistes qui poursuit la famille royale. Nous sommes récompensés le lendemain par les restes d'une succulente soupe aux fruits de mer.
Les assiettes sont de taille standard.
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Nous sympathisons avec les quelques voiliers du quai visiteurs. Nos voisins anglais Ron et Grace, qui viennent du Groenland et d'Islande, nous fournissent les quelques cartes qui nous manquaient. Trois bateaux écossais manœuvrés par une joyeuse équipe, en virée pour une semaine, viennent s'amarrer non loin, et Bruno ne manque pas de participer à leur bord à une soirée whisky et chansons, pour fêter l'arrivée de l'été! Deux robustes sloops allemands viennent successivement compléter la petite flotte des bateaux de voyage, puis nous observons, songeurs, l'arrivée d'un solide voiler en métal arborant le pavillon de Terre-Neuve.
Les jeunes Féroïens s'entraînent à la rame sur leurs barques, en vue de la grande compétition de la fête nationale en juillet. Ils sont en tee-shirt et tête nue sous la pluie, le barreur hurle de rauques encouragements, et ça souque ferme! On retrouve ces robustes Vikings dans les rues et les pubs de la ville, accompagnés par de charmantes Scandinaves aux longs cheveux blonds et au regard clair. Parfois, nous croisons des physionomies diamétralement opposées. La couronne danoise règne aussi sur le Groenland, qui n'est plus si loin, et quelques Inuits ou métis sont installés ici.
Nous partons à la découverte de l'archipel, plus précisément des îles du nord (Nordoyar). La force du vent est ici donnée en mètres par seconde, et l'échelle de Beaufort se prolonge, dans les documents nautiques locaux, jusqu'à force 17! Ca doit parfois souffler fort par ici, mais la météo du jour annonce des vents plus doux.
La marée n'attend pas et notre heure de départ a été approuvée par un pêcheur féroïen.
Nous sommes en vives-eaux et les eaux féroïennes sont soumises à de forts courants de marée,
pouvant atteindre 11 nœuds dans certains bras de mer.
Nous faisons escale dans le village de Hvannasund, au fond d'un fjord bordé de montagnes
ou subsistent quelques névés.
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Le fjord de Hvannasund.
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Après une balade sur ses pentes, nous remettons notre voilier en route et contournons le groupe d'îles pour atteindre bientôt la pointe nord de l'archipel, qui se nomme Enniberg. C'est le cap ou promontoire ayant l'à-pic le plus haut du monde! 750 mètres de falaise, prolongée par des pentes plus douces jusqu'au sommet, le Villingadalsfjall (841m). Le temps est malheureusement trop calme et nous naviguons au moteur, mais il est heureusement clair et nous voyons la falaise jusqu'au sommet, ce qui n'est pas si fréquent! A la pointe, des vagues courtes et désordonnées secouent
La Volta II. Puis nous entrons dans un nouveau fjord,
entre de spectaculaires montagnes pyramidales striées de strates et entrecoupées
de cirques verdoyants abritant parfois un village.
Aux Féroé, un impressionnant réseau de longs tunnels,
creusés sous les fjords ou sous la montagne,
permet à la route de relier les îles entre elles et de rejoindre les hameaux les plus isolés.
Au fur et à mesure de leur construction, les ferries sont peu à peu supprimés.
Nous rejoignons enfin Klaksvik, la deuxième ville de l'archipel et premier port de pêche.
Le quai est gratuit. D'une façon générale, plus on va vers le nord, moins les ports sont payants.
Aux Féroé, seul le port de Torshavn demande une modique participation.
De Klaksvik, nous retiendrons surtout sa piscine: bassin à 30 degrés, sauna encore plus chaud,
douches chaudes, abondantes et à volonté. Le grand luxe!
Nous atteignons le port de Eidi, au nord de l'archipel, en deux temps, après une escale
dans le Kollafjordur et en passant par le fameux Sundini, un bras de mer étroit qui passe
entre les deux îles principales des Féroé. Au milieu de ce bras se trouve un goulet dans lequel
le fjord rétrécit significativement en largeur et en profondeur: cela crée une accélération
très localisée du courant, qui peut atteindre ici 12 nœuds. Décidément, Bruno est trop
prudent: nous passons comme prévu en début de courant favorable, qui n'est alors que de
2,5 nœuds. C'est pas drôle! Nous serrons quand même les fesses, comme de nombreux équipages
avant nous, au moment de passer sous le pont qui enjambe le goulet. Un copain était déjà
passé par là et le mât du voilier sur lequel il naviguait avait touché les poutres du pont!
La Volta II sort saine et sauve du goulet.
Nous voici donc à Eidi, au nord-ouest de l'archipel. Nous recherchons un poste internet pour prendre des prévisions météo en vue de notre traversée de 260 milles vers l'Islande. Nos investigations afin de trouver une bibliothèque sont vaines, nous sommes froidement éconduits à l'hôtel du coin, et un monsieur croisé dans la rue nous explique qu'il est trop vieux pour faire de l'internet. Ca s'annonce difficile! Nous nous renseignons à l'usine de poissons sur le port. Nous y interpellons une jeune femme: «
Do you speak french or english? - Both! ». Notre bienfaitrice est donc francophone, pour avoir séjourné dans notre beau pays. Après avoir traversé l'usine jusqu'à son bureau, elle nous installe devant son ordinateur, où Bruno peut consulter ses sites météo préférés tandis que les filles papotent. Puis elle nous raccompagne dans sa voiture, en compagnie de sa grand-mère venue nous rejoindre. Nos deux Féroïennes visitent avec intérêt
La Volta II. La grand-mère a encore effectué l'an passé l'ascension du Slaettaratindur, point culminant des Féroé (882m), qui domine le port. Nous manifestons notre sincère admiration par de grands « Ah! » et « Oh! ».
La météo annoncée est bonne et nous larguons les amarres en soirée, peu après le départ de nos invitées.
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