Terre
de Feu |
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La Volta superstar !
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Extrait du livre:
Nous grimpons à flanc de montagne.
Derrière nous, La Volta est minuscule au fond de la baie.
De l’autre côté du canal, les sommets enneigés de l’île
Gordon et de l’île Hoste nous dominent, posés là sur leur
socle de falaises dont la base est léchée par le clapot des
eaux marines. Enfin, nous atteignons un col derrière lequel
un lac apparaît, où vient mourir un glacier immaculé, qui y
éparpille de nombreuses taches blanches.
Je suis transporté par cette nature invraisemblable. Alors
que je ne sais où donner de la tête, juché sur un rocher et
dominant la caleta Olla, les villes du Beagle me paraissent un
lointain souvenir, comme si elles s’étaient évanouies dans
notre sillage. Je me sens loin de tout, au cœur de ces canaux
de Patagonie qui m’ont tant fait rêver, au travers de mes
lectures ou de la consultation des cartes qui dessinent ce
labyrinthe déchiqueté. Les contours tortueux dans lesquels
vient finir le continent sud-américain me fascinent depuis
l’enfance. Autour de nous, dans toutes les directions, les
ingrédients des paysages de la Terre de Feu sont réunis,
en une prodigieuse recette concoctée par Mère Nature. Le
monde minéral est accommodé en un mélange étourdissant par les éléments liquides et végétaux. L’eau sous toutes
ses formes, douce ou salée, stagnante ou agitée, liquide
ou gelée, est omniprésente. Mon regard se nourrit de ce
spectacle du bout du monde.
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